Les réactions A + BC -> AB + C dites directes mettent en jeu des surfaces de potentiel ne présentant pas de puits de potentiel. L'atome A s'approche de l'atome B, formant une nouvelle liaison chimique AB, tandis que l'ancienne liaison BC se casse progressivement. Depuis une dizaine d'années, l'équipe a étudié de nombreuses réactions à caractère direct telles que H + H2, F + H2, Cl + H2 et He + H2+. Récemment, le groupe
de Werner a déterminé une surface de potentiel entièrement
ab-initio pour le système FH2 à l'aide
du programme MOLPRO. Ceci nous a incité à revenir sur l'étude
de la réaction F + H2 -> FH + H, les précédentes
études que nous avions entreprises utilisant une surface semi-empirique.
La réaction F + D2 -> DF
+ D a été moins étudiée que la variante
isotopique F + H2. De nouvelles expériences de
jets moléculaires croisés à très haute résolution
ont relancé son intérêt. La comparaison des résultats
expérimentaux avec les résultats QCT montre plusieurs points
de désaccord. Nous avons donc entrepris l'étude quantique
détaillée de la réaction F + D2(v=0,j=0,1,2)
-> DF(v',j') + D. Nous avons calculé les sections efficaces
intégrales et différentielles pour des énergies de
collision variant de 90 à 240 meV. Une collaboration avec le groupe
de Madrid a permis de faire une comparaison complète entre nos résultats
quantiques (QM), les résultats QCT et les expériences du
groupe de Göttingen. Dans tous les cas, les résultats quantiques
se révèlent en meilleur accord avec l'expérience que
les résultats quasi-classiques. Les sections efficaces différentielles
résolues vibrationnellement reproduisent l'allure dissymétrique
(caractéristique des réactions directes) des courbes expérimentales
et en particulier, le petit pic de diffusion vers l'avant obtenu pour DF(v'=4)
et la diffusion vers l'arrière importante surtout pour DF(v'=1,2
et 3).
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